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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 16:11

urbansprawlbox.jpgUrban Sprawl figure le développement d'une petite ville à l'état de métropole tentaculaire et florissante. Les joueurs rassemblent des permis pour construire des bâtiments et luttent pour des postes politiques avantageux, afin de posséder le maximum de prestige à la fin de la partie. Pour construire ces bâtiments, les joueurs dépensent des points d'action et une partie de leur richesse, tout en combinant des cartes Permis et Contrats. Ils essaient à la fois de construire dans les blocks (la ville est divisée en 36 blocks, comportant chacun quatre lots de construction) qui rapportent le plus de paiements (tant en terme de richesse que de prestige), de posséder dans chaque type de bâtiment celui le plus cher et de posséder le plus grand nombre de bâtiment dans certaines rangées de blocks. Tout en tenant compte du fait que les bâtiments procurent aussi des effets immédiats et qu'ils obéissent à des règles précises de construction. Utilisant des mécanismes d'allocation de points d'action, de contrôle de zone, de placement de tuiles et de draft de cartes, Urban Sprawl est l'oeuvre de Chad Jensen, auteur du désormais grand classique, Dominant Species.

 

 

Titre : Urban Sprawl
Année : 2011
Auteur : Chad Jensen
Editeur : GMT
Nombre de joueurs : 2 à 4
Age minimum : 14 ans
Public : joueurs avertis
Langue : anglais
Durée d'une partie : 1 h par joueur
Type : développement/gestion

 

 

 Note : 79 %

 

Immersion 3,5/5

Urban Sprawl est une abstraction davantage qu'une simulation du développement d'une ville, aussi ne faut-il pas s'attendre à trop de réalisme. Par exemple, les postes politiques sont pour 4 (sur 5) d'entre eux échus au joueur... possédant le bâtiment avec le plus de valeur. Elle est belle la démocratie ! Ceci dit, il faut goûter le plaisir de voir la ville se développer au fur et à mesure : 3 decks de cartes différents (Town, City, Metropolis) sont joués selon l'avancée dans le jeu; la ville en elle-même se remplit de plus en plus de bâtiments; la valeur des blocks de bâtiments varie ; les effets des bâtiments sont de plus en plus puissants.



Originalité 2,5/5

Mener la destinée d'une ville n'est pas l'idée du siècle, et c'est du côté des mécanismes qu'il faut se tourner pour voir Urban Sprawl se démarquer. Si, Sankt Petersburg et Through the Ages ont popularisé le Card row (rangée de cartes depuis laquelle on choisit), Urban Sprawl en propose deux. Le premier concerne les Permis, le second les Contrats. Pour construire un nouveau bâtiment à l'aide d'un Contrat il est nécessaire de posséder le(s) Permis satisfaisant les conditions quant à la taille et à la Zone (civique, commerciale, résidentielle, urbaine) du nouveau bâtiment. Urban Sprawl emprunte aussi à Through the Ages la gestion de points d'action pour sélectionner les cartes sur le Card row. La différence est qu'ici le nombre de points d'action (6) est stable tout au long de la partie, exception faites de l'heureux possesseur du siège d'Union Boss (récompensant le joueur au bâtiment industriel le plus cher et qui aura 8 points d'action). On notera aussi la manière très simple de simuler les variations de valeurs des différents blocks de bâtiments : un block est à l'intersection de 4 rangée d'avenues et sa valeur est le cumul des valeurs de Richesse ou Prestige (sans distinction) de ces 4 rangées.

urbansprawlboard.jpg

Jouabilité 4,5/5

Si toutes les informations sont visibles en même temps pour chacun des joueurs (à l'exception de la Richesse de chacun), il sera difficile de planifier ses actions tant le Card row est « volatile » d'un tour de joueur à un autre. De plus vous n'êtes pas certain que la carte que vous attendez pointe le bout de son nez car on ne joue pas la totalité des 3 decks de Contrats. Bref, vous réagissez plutôt que vous planifiez. Plus tactique que stratégique, dans un premier temps. Mais les manières de marquer les points de Prestige, l'aune ultime, sont multiples et variées : 1/ paiement éventuel de Richesse ou Prestige dévoilé par toute nouvelle carte Permis ou Contrat ; 2/ effets des cartes Contrats ; 3/ effets des Vocations; 4/ octroi des postes politiques ; 5/ bonus de voisinage qui permet de scorer selon le nombre de bâtiment de la même zone adjacent; 6/ transformation à la fin de votre Richesse en Prestige au taux de 10 pour 1; 7/ paiement final de chaque rangée d'avenues possédant un marqueur Prestige. C'est donc dans la manière de balancer les différents moyens de scorer que se situera la véritable stratégie. Dans ma typologie personnelle des jeux, Urban Sprawl pourrait autant se retrouver dans les jeux de développement/gestion, que dans les jeux de commerce/finances, de conquête ou de stratégie. Son genre emprunte à tous à la fois et c'est ce qui fait sa richesse principale. A côté de cela, le tour de jeu est très simple : à votre tour, vous pouvez prendre une carte Permis (y compris les cartes de démolition), construire un bâtiment avec un Contrat en cours et/ou réserver un Contrat pour un tour futur. Simplicité des actions disponibles, diversité des stratégies.



Interaction 4,5/5

Trois voire quatre rapports de forces se nouent entre les joueurs tout au long de la partie. Le premier est une lutte pour la majorité des bâtiments dans chaque rangée (le plateau de jeu est divisé en lots, blocks et rangées) pour les paiements de Richesse ou de Prestige, à chaque fois qu'une carte Permis ou Contrats (et faisant mention du paiement mentionné) est retournée. Le deuxième concerne la lutte pour l'octroi des postes politiques, très rémunérateurs. Ici la course est à l'obtention du bâtiment avec la plus grande valeur. Ex : le joueur possédant le bâtiment résidentiel le plus cher sera élu Chef de la police. Une troisième lutte s'engage pour les Vocations. Présentes sur certains Contrats, elles offrent des gains immédiats et ultérieurs en terme de Richesse et Prestige. Enfin on pourrait ajouter un quatrième rapport de force, plus sournois, qui consiste à jouer ou à réserver des cartes Contrats ou Permis qui intéressent particulièrement les autres joueurs. Il est en outre possible de démolir un bâtiment existant à l'aide de certaines cartes Permis ou du Contractor (mécanisme de rééquilibrage consistant à donner au plus faible joueur en Prestige, au deux-tiers de la partie environ, la possibilité de détruire un ancien bâtiment quand il en construit un nouveau). Bref, vous ne vous développerez pas tout seul dans votre coin, c'est le moins que l'on puisse dire.

urbanprawlcards.jpg

Durée de vie 4,5/5

Quatre decks différents totalisant 165 cartes et le fait, on l'a vu, que toutes les cartes ne sont pas forcément jouées, offrent un très bon renouvellement des parties, amélioré encore par la diversité des stratégies à mettre en place pour accumuler du Prestige.



Matériel 4/5

Dans une boîte du type de Dominant Species, vous trouverez un plateau, 4 aides de jeu, 100 papiers monnaie, 140 cylindres de bois dans quatre couleurs, 165 cartes de très bonne qualité, du type Twilight Struggle, 128 tuiles de bâtiments, 24 tuiles de vocations, 5 grosses tuiles de titres politiques, 6 jetons Richesse, 3 jetons Prestige, 1 tuile de joueur actif, 1 tuile de faveur supplémentaire (permettant de réserver un Contrat d'un tour sur l'autre) et 1 tuile de Contractor.

urbansprawlbuilding.jpg

Règles 4/5

En anglais et moyennement illustrées, 15 pages décrivent l'installation, les termes importants et comment jouer et gagner. Tout comme pour Dominant Species, GMT a ici délaissé les règles avec paragraphes et alinéa de type « règle 4.5.1 » pour présenter une version plus légère, plus aérée que d'habitude.

 

Opinion du testeur 4/5 

Véritable eurogame chez un éditeur, GMT, habitué aux wargames et aux jeux historiques, Urban Sprawl ne trompe pas sur ses origines américaines. Il y aura certes du calcul avec des cubes en bois mais lié par une sauce imprévisible, des retournements de situations, des progressions non linéaires, une interaction parfois digne de certains jeux de conquêtes, on pourrait presque dire du trash. C'est un eurogame trash. Et c'est tant mieux que les cultures européennes et américaines, que l'on aime à opposer en matière de jeux (notamment), nous proposent des oeuvres conciliant les deux grandes familles. J'aime en particulier la multitude des manières de marquer des points de Prestige qui oblige à garder l'oeil sur tout, et son côté plus interactif que la plupart des jeux de développement/gestion. Attention toutefois à la présence assez importante du hasard dans le tirage des cartes sur le Card row et la grande puissance de certains bâtiments en fin de jeu qui peut rebuter les adeptes des jeux de gestion purement (et durement) mathématiques,  du type Caylus.

 

Prochains tests : Mundus Novus, Les 7 Sceaux, Battlestar Galactica, Twilight Imperium, Trader, l'Année du Dragon, la Guerre de l'Anneau, Méditerranée, Bang !,...

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commentaires

F
malheureusement je n'habite pas en région parisienne. Je ne manquerai pas de prendre contact lorsque je serais de passage! Bon courage!
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F
Autant, je suis un fan absolu de DS, autant ce que j'ai pu trouver sur le net sur Urbanspawl ne m'avait pas convaincu.<br /> Je n'ai toujours pas envie de l'acheter mais maintenant j'ai vraiment envie d'y jouer!<br /> <br /> Keep up the good work!
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K
<br /> <br /> C'est vrai qu'ils n'ont rien à voir tous les deux, si ce n'est le même auteur. Si tu habites en région parisienne, on peut s'en organiser une petite. S'il y a d'autres parisiens motivés, je pense<br /> notamment à Flessard (tu habites en RP ?), n'hésitez pas à vous manifester.<br /> <br /> <br /> <br />